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Un rapport accablant du Project Missing
Children a été publié lundi 18 février par l'agence Canada Presse qui révèle
que 3000 enfants autochtones (membres des premières nations, métis et Inuits)
auraient trouvé la mort dans des "pensionnats indiens" entre
les années 1870 et 1990.
Ces pensionnats, instaurés par la "loi
sur les Indiens" de 1876 étaient subventionnés par l'Etat et gérés dans
la majorité des cas par des congrégations religieuses. On estime que 150 000
enfants seraient passés par ces pensionnats, la plupart du temps, de force.
L'objectif de l'époque était de "civiliser" les autochtones. On leur
interdisait ainsi de parler leur langue maternelle au sein de ces
établissements. Ce n'est qu'en 1996 que le dernier pensionnat a fermé ses
portes.
Groupe
d'élèves du pensionnat indien (école des métiers) de Brandon au Manitoba, 1946.
Si on savait déjà depuis longtemps que ces
pensionnats avaient fait beaucoup de victimes, c'est la première fois qu'un
rapport se base sur des documents d'archive officiels. Selon le rapport, la
principale cause de décès serait d'abord les maladies. Ainsi, la tuberculose
aurait fait de très nombreuses victimes à partir de 1910, principalement car on ne savait pas
comment la soigner. Selon Alex Maas, gestionnaire de recherche du Project
Missing Children, cité par l'agence Presse Canada, « Les écoles étaient un
lieu particulièrement propice à la transmission de la tuberculose. Les dortoirs servaient d’incubateurs. ». L’épidémie de fièvre espagnole à
également fait beaucoup de victimes –chez les élèves comme chez les
employés- entre 1818 et 1819. Mais l’étude révèle aussi que des élèves sont
morts de malnutrition ou suite à des incidents (on relève de nombreux incendies
sur la période). Des agressions physiques et sexuelles ainsi que des suicides
ont également étaient relevés.
Et le nombre de victimes pourrait encore
augmenter car tous les documents n’ont pas encore été étudiés.
Sur les 141 institutions répertoriées par le ministère fédéral des
Affaires autochtones et développement du Nord Canada sur cette carte, on peut
noter que la majorité étaient dirigées par des congrégations catholiques (60
d’entre elles) et anglicanes (35 d’entre elles). Le plus grand nombre de
pensionnats se trouvait dans la province de l’Alberta (26 pensionnats
répertoriés) et dans celle de Saskatchewan (20 pensionnats répertoriés).
Depuis le 1er juin 2008
a été
instaurée au Canada une "Commission vérité et réconciliation" pour
enquêter sur ces pensionnats indiens. Car aujourd'hui, 80 000 anciens
pensionnaires sont encore vivants et une partie d'entre eux a porté plainte
contre le gouvernement Canadien et les congrégations religieuses. Au terme de ces
procès, la création de la Commission vérité et réconciliation a été décrétée, ainsi que le Paiement d’expérience commune (PEC), destiné à
tous les anciens élèves encore vivants qui en ont fait la demande jusqu’au 19
septembre 2011. Le montant de ce paiement s’élève à 10 000 $ canadiens
pour la première année, puis à 3000$ dollars canadiens pour chaque année
supplémentaire.
Le 11 juin 2008, Stephen Harper, premier ministre du
Canada, présentait ses excuses officielles aux anciens élèves et à leurs
familles pour le rôle de l’Etat Canadien dans les pensionnats indiens et
expliquait : « Aujourd’hui, nous reconnaissons que cette politique
d’assimilation était erronée, qu’elle a fait beaucoup de mal et qu’elle n’a
aucune place dans notre pays ».
Liens utiles :
-Site Web de la commission vérité et réconciliation : http://www.trc.ca/websites/trcinstitution/index.php?p=15
-Site Web du ministère fédéral des Affaires autochtones et du développement du
nord :
http://www.aadnc-aandc.gc.ca/fra/1100100010002/1100100010021
super intéressant. J'avais entendu parler de ces pensionnats sur RFI mais sans beaucoup de précisions. Enfin un rapport qui permet d'en savoir un peu plus sur cette époque, pas si lointaine, et une histoire très peu connue en France. Merci. M.P.
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